Entretien avec Christelle Bruant, attachée de conservation des Archives municipales d'Orléans, dans le cadre du Forum des archivistes en 2013

Quelles sont les raisons qui vous ont fait choisir Arkothèque ?

Lorsque la Ville d’Orléans a lancé son appel d’offre, elle souhaitait ouvrir le plus largement possible l’éventail des prestataires potentiels pour la mise en ligne de ses archives. L’objectif était de trouver un outil convivial et adapté aux usagers pas forcément habitués des services d’archives. Nous avons aussi recherché un outil que l’on puisse « remplir » soi-même, et ouvrir au fur et à mesure de nos besoins. L’idée de départ était de mettre en ligne uniquement les données d’état civil, et ensuite progressivement, par une alimentation du portail avec d’autres données numérisées et les instruments de recherche. Nous souhaitions aussi un outil qui nous permette à terme de construire facilement des pages d’information et de valorisation de nos activités.

Outre les archives numérisées, on constate un enrichissement des autres rubriques.

Notre site Internet a été envisagé comme un espace à part entière de valorisation culturelle plus que comme un simple outil. Le service ne disposant pas d’espace physique pour les expositions ou les accueils de groupes et de classes, ayant une image très administrative au sein de la collectivité et étant assez méconnu du grand public, il fallait que son site Internet tout entier soit au service de la facette historique et culturelle des archives. Il nous permet de mener des petites actions de valorisation avec la mise en ligne d’articles, d’expositions et de fiches biographiques par exemple. Ces actions ne prennent pas beaucoup de temps à réaliser, sont peu coûteuses mais ont l’avantage de rester accessibles dans le temps et de devenir des ressources documentaires tant pour les Orléanais que pour des usagers distants.

Que diriez-vous des retombées pour une ville comme Orléans ?

En 16 mois, le site a été consulté par plus de 43 000 visiteurs uniques, soit près de 100 000 visites et plus 1,2 millions de pages vues. Il y a une moyenne de 150 à 200 visites par jour. En termes de chiffres, il n’y a aucune comparaison possible avec l’accueil physique des usagers. Le site Internet permet une démultiplication de la fréquentation et surtout une meilleure visibilité des archives à Orléans, dans toute la France mais aussi à l’étranger

Au lancement, vous n’imaginiez pas du tout utiliser le module d’annotation collaborative. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?

Après beaucoup d’hésitations, nous avons mis en place l’annotation collaborative des actes d’engagement militaire. Il s’agissait d’un pari pour nous puisque nous proposions des documents méconnus et que nous ne savions pas si les usagers répondraient présents. Après 5 mois d’ouverture du module d’annotation, 600 pages sur 1 800 sont annotées complètement et nous allons ouvrir en 2013 l’annotation des recensements de population. L’intérêt du module d’annotation collaborative d’Arkothèque dans ce domaine, c’est qu’il permet de définir les champs d’indexation que l’on souhaite en fonction du document qu’on a sous les yeux, et non pas de devoir entrer dans un cadre pré-formaté général. L’annotation collaborative offre à terme des facilités de recherche. Par conséquent, les usagers découvrent et utilisent plus volontiers des documents qu’ils n’auraient pas forcément consultés autrement.

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