Archives municipales de Cannes
Expositions virtuelles historiques
Ce site a pour but de montrer la richesse des fonds d'archives cannois, de valoriser un ensemble de pièces locales, remises dans leur contexte national ou départemental.
En ligne depuis 2014.
Entretien avec Marie-Hélène Cainaud, directrice des Archives de Cannes, dans le cadre du Forum des archivistes en 2016
Votre première exposition virtuelle intègre des lectures de lettres de Poilus : comment avez-vous procédé ?
Il a fallu transcrire une sélection de lettres, après en avoir dépouillé plus de 600, et faire appel à une école d’acteurs locale qui a collaboré avec nous pour lire les lettres de façon très professionnelle, en y faisant passer l’émotion.
La Grande Collecte a été l’occasion de rencontrer des familles détentrices de lettres et de fonds riches, plus volontiers cédés ou prêtés car la valorisation quasi immédiate était visible par tous et pour tous, donc en termes d’images, très bien perçue.
Le travail a été laborieux, long, mentalement éprouvant car se replonger dans cette quantité de lettres et l’univers d’un jeune Poilu est difficile. Il est toutefois très fructueux car la mise en ligne de l’expo 14-18 et le spectacle, qui utilisait également en arrière-plan les mêmes images, a reçu un franc succès notamment auprès des descendants présents dans la salle.
Vous avez depuis publié de nouvelles expositions. Que vous apporte cette autonomie ?
Je dirais une franche jalousie de la part des autres services culturels… C’est l’aspect très amusant, et beaucoup de travail en sus ! Une saturation également car nous ne pouvons sans cesse passer notre temps à numériser tout ce qui arrive, et les internautes sont de plus en plus exigeants.
C’est le revers de la médaille. Les appétits de gloriole par la toile interposée sont infinis, l’appétit des chercheurs aussi ! Nos budgets, cependant, ne suivent pas forcément, et les subventions pour de la simple numérisation sont à présent difficiles à obtenir, le fait de scanner étant devenu banal.
L’éditorialisation d’une sélection de nos fonds, en fonction de thèmes, compréhensibles par le grand public, compense la difficulté d’approche des fonds d’archives ou des outils de recherche professionnels, rebutants pour l’usager, qui ne pousse pas avec facilité la porte d’une salle de lecture. Rendre la culture moins élitiste, c’est l’objectif, ainsi que partager plus largement nos richesses locales.