Entretien avec Xavier Laurent, directeur des Archives du Cher, dans le cadre du Forum des archivistes en 2013

Comment votre département s’est-il inscrit dans la démarche de mise en ligne de ses archives numérisées ?

Arrivées sur un marché très mâture, avec une offre éprouvée par plus de 70 départements ayant déjà mis en ligne leurs documents numérisés, les Archives départementales du Cher ne partaient pas dans l’inconnu en lançant leur site internet. Très classique dans son offre et sa structuration, le site a été très soigné du point de vue du graphisme, avec un choix de couleurs et de caractères directement inspirés de la charte définie par le conseil général pour les Archives départementales du Cher. Pour satisfaire aux exigences de la CNIL et de ses recommandations d’avril 2012, l’inscription est obligatoire pour consulter les archives numérisées mais l’habitude de la connexion s’est prise. La demande des généalogistes étant très forte dans le département, avec des associations ou des groupements présents sur internet, le choix de l’annotation collaborative s’est imposé. Il a rencontré un bon accueil, avec plus de 40 000 indexations portées sur les registres paroissiaux et d’état civil en trois mois de fonctionnement du site. 

Comment voyez-vous l’évolution des portails d’archives ? Quels types de document reste-t-il encore à publier ?

La généralisation des sites internet diffusant les sources utiles à la généalogie fait naître de nouveaux besoins et déplace les attentes. 

Le premier enjeu me semble résider dans la constitution de portails nationaux donnant accès aux données, comme les bibliothèques en ont montré l’exemple. Techniquement, nos sites doivent donc pouvoir être moissonnés en respectant des standards d’échanges de données comme la norme OAI-PMH. Même les annotations laissées par les internautes gagneraient à être incluses dans ces échanges.

La poursuite des opérations de numérisation est le deuxième défi à relever.

Pour le grand public, les registres matricules militaires me semblent prioritaires, surtout avec le centenaire de la Première Guerre mondiale qui se profile. La presse quotidienne régionale, à numériser en concertation avec les bibliothèques régionales et la BNF, me semble également intéressante à mettre en ligne. Et il ne faut pas négliger des opérations plus ciblées avec des centres de recherche, comme la numérisation de documents du XVIe siècle avec l’université de Tours a pu en donner un exemple récent dans le Berry.

Denier enjeu : la participation du public à l’enrichissement des sites, qui ne passe pas seulement par l’annotation collaborative, mais aussi par la possibilité donnée aux internautes d’élaborer des contenus en déposant des contributions historiques ou des documents familiaux numérisés. Beaucoup de fonctionnalités restent à inventer. 

Partager sur